Histoire et Descriptif du fort de Comboire

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Le rocher, le fort, le ciment, autant de signes qui constituent la justification de la prise de conscience de quelques personnes passionnées d’histoire, de nature, qui ont décidé de se regrouper en vue de sauver le fort du vandalisme latent, de valoriser l’ensemble du rocher de Comboire et de permettre au plus grand nombre d’apprécier ce site remarquable si proche du cœur de la ville et pourtant si méconnu.

Pano de St Ange

Le rocher de Comboire en sentinelle de l’agglomération grenobloise

_webLe fort sait se faire discret dans le paysage au sommet du rocher de Comboire

I – Présentation historique du Fort de Comboire

Pourquoi un fort sur le rocher de Comboire ?
Nous sommes à la fin de la guerre de 1870. La France été rapidement battue par un ennemi mieux préparé. Nous devons constater que les puissantes fortifications de nos grandes places, pratiquement inchangées depuis Vauban, sont désuètes et malgré quelques améliorations apportées dans les années 1830-1840, par le général et ingénieur militaire François Haxo, n’assurent plus leurs fonctions de défense et de protection.Grenoble Mich_rep6_comboire

 L’élément majeur qui provoqua la défaillance de nos fortifications est l’évolution de l’artillerie, en particulier l’allongement de la portée et de la puissance des obus explosifs. Il devient nécessaire d’interdire à l’ennemi d’approcher à portée de canons les villes abritant des garnisons. Pour arriver à ce résultat, la ville de Grenoble, centre de l’armée des Alpes sera entourée d’une ceinture de 6 forts possédant chacun une artillerie importante, celle-ci doit empêcher l’ennemi d’approcher la ville.

Le projet du fort de Comboire sera accepté en août 1881, les travaux se dérouleront de mai 1882 à mai 1885, ce qui est très court vu l’importance du chantier.
Sa fonction sera, grâce à son artillerie, d’empêcher l’ennemi de déboucher de la vallée Drac-Romanche et de la vallée Vif-Monestier de Clermont.

Claude Varanfrain
Claix Patrimoine et Histoire – Les Amis du fort de Comboire

La vie du fort 1885-1970
Dès la fin de sa construction, comme les autres forts de la place, cet ouvrage sera affecté à l’artillerie de la 14ème division militaire et sa garnison comptera, selon les lits prévus, 308 hommes de troupe, 42 caporaux ou sous-officiers et 5 officiers.
Cependant que l’on construisait ces ouvrages, les techniques d’armement et d’attaque évoluaient encore avec la mise au point des obus explosifs chargés de mélinite. Et si les forts du Nord et du Nord-Est furent souvent modifiés par l’apport de chapes béton; il en fut tout autrement dans notre région où la menace n’avait plus – en raison du changement de politique de l’Italie qui se trouvait confrontée à des problèmes avec l’Autriche – la même acuité et les forts de Grenoble restèrent dans leur état primitif, ce qui en fait leur particularisme d’aujourd’hui.

C’est ce qui donne une importance toute particulière à l’intérêt du fort de Comboire, c’est qu’il n’a subi aucune modification depuis sa construction. C’est un élément parfaitement représentatif des forts du type « Séré de Riviéres » du nom du général qui, à l’issue de la guerre de 1870, repensa notre système de défense aussi bien dans la tactique que dans l’architecture des ouvrages.

La cour du fort en 1959
La cour du fort en 1959

 

Le fort de Comboire restera ainsi en l’état jusqu’à la guerre de 1914 où sa garnison et son armement iront renforcer le front du Nord-Est, ne laissant sur le site qu’une garnison de gardiennage réduite à quelques unités. Puis après la guerre, il ne servit plus que de dépôt de matériels ou de munitions.
La guerre de 1939 aurait pu le faire participer au système défensif alpin, mais les hostilités se déroulèrent dans d’autres secteurs et, après l’armistice, il fut occupé par les troupes italiennes jusqu’en 1943 où les troupes allemandes prirent ensuite leur place.
A la libération il retrouvera sa destination, puis en 1971 il sera affecté au service du matériel et classé dépôt de munitions. Sa protection sera assurée par un sous-officier et 8 hommes du rang, alors que son entretien occupait un sous-officier, chef de dépôt, et 5 ouvriers civils sous les ordres d’un capitaine et d’un technicien civil, chef de travaux du service du matériel. Il sera parfaitement entretenu jusqu’en 1984 où il fut vendu à la commune de Claix sur laquelle il avait été édifié.

Jean Azeau
Architecte civil du génie militaire (E.R.)

 II – Description architecturale et plans de l’ouvrage

Le fort est construit sur la parcelle n°93 du cadastre de la commune de Claix, sa superficie est de 62 665 m2.
Le fort a une superficie de 8 845 m2. Une partie de la route d’accès se trouve sur la commune de Seyssins.

Cadastre
La parcelle 93 sur laquelle est implanté le fort de Comboire

Dans l’enceinte, les bâtiments représentent au sol une surface de 2950 m2 pour, en raison de la construction de plusieurs niveaux une surface utile de 4350 m2. En dehors des fossés, à l’est, trois ouvrages de type « traverse-abri » constituent les batteries basses.

 

Plan des bâtiments A, B, C, rez-de-chaussée et étage
Plan des bâtiments A, B, C, rez-de-chaussée et étage
Vue des façades, rez-de-chaussée et étage
Vue des façades, rez-de-chaussée et étage

A suivre, en cours de rédaction…